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Poésies d'hiver - 3ème partie


Il a neigé
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.
Maurice Carême

Le givre
Mon dieu comme ils sont beaux
Les tremblants animaux
Que le givre a fait naître
La nuit sur ma fenêtre !
Ils broutent des fougères
dans un bois plein d'étoiles,
Et l'on voit la lumière
A travers leur corps pâles.
Il y a un chevreuil
Qui me connaît déjà
Il soulève pour moi
Son front d'entre les feuilles.
Et quand il me regarde,
Ses grands yeux sont si doux
Que je sens mon cœur battre
Et trembler mes genoux.
Laissez-moi, ô décembre !
Ce chevreuil merveilleux.
Je resterai sans feu
Dans ma petite chambre.
Maurice Carême

Nuit de neige
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.
Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur œil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant (1850-1893) est un auteur français de romans
(Une vie ; Bel ami) et de nouvelles (Boule de Suif ; Les Contes de la bécasse).
C'est aussi un poète méconnu.

Paysage de neige
Au dedans, le silence et la paix sont profonds ;
De froides pesanteurs descendent des plafonds,
Et, miroirs blanchissants, des parois colossales
Cernent de marbre nu l'isolement des salles.
De loin en loin, et dans les dalles enchâssé,
Un bassin de porphyre au rebord verglacé
Courbe sa profondeur polie, où l'onde gèle ;
Le froid durcissement a poussé la margelle,
Et le porphyre en plus d un endroit est fendu ;
Un jet d'eau qui montait n'est point redescendu,
Roseau de diamant dont la cime évasée
Suspend une immobile ombelle de rosée.
Dans la vasque, pourtant, des fleurs, givre à demi,
Semblent les rêves frais du cristal endormi
Et sèment d'orbes blancs sa lucide surface,
Lotus de neige éclos sur un étang de glace,
Lys étranges, dans l'âme éveillant l'idéal
D'on ne sait quel printemps farouche et boréal.
Catulle Mendès - 1869, 
passage de "La Vision suprême", 
partie IV (dans le recueil "Hespérus", Librairie des Bibliophiles, 1872)
Catulle Mendès (1841-1909) est un des fondateurs du mouvement littéraire
Le Parnasse, avec des poètes comme Leconte de Lisle
(qui en est considéré, si on peut dire, comme le leader),
François Coppée, José-Maria de Heredia et Théodore de Banville.
Ces poètes prônent et pratiquent "l'art pour l'art",
c'est-à-dire une poésie dégagée de toute expression sentimentale ou sociale,
tournée uniquement vers la beauté.

Psaume à la neige
Louange à la neige blanche, amie des grands sapins noirs !
Parce qu'elle préfère nos ramures à celles des autres arbres.
Parce que ses papillons se prennent innombrables
aux aiguilles de notre feuillage.
Parce qu'elle est légère, silencieuse, Immaculée.
Parce qu'elle nous revêt d'une blancheur plus blanche
que tout ce qu'il y a de blanc au monde.
Plus blanche que les fleurs du narcisse et du lys.
Plus blanche que l'écume du ruisseau qui saute sur les pierres.
Plus blanche que la face de la lune par les claires nuits d'hiver.
Plus blanche que les étoiles qui fleurissent dans les prés de la nuit.
Louange à la neige, amie des sapins noirs.
Louis Mercier ("Le poème de la maison")

Chanson d'hiver
Le soleil est en congé :
Comme il neige ! comme il neige !
Le soleil est en congé
(Joli temps pour voyager !...)
La froidure a délogé
Sous la neige, sous la neige,
La froidure a délogé
Les oiseaux du potager.
Le soleil est en congé :
Comme il neige ! comme il neige !
Le soleil est en congé
(Quelque part à l'étranger ?...)
Quant à moi, flocons légers,
Quand il neige, quand il neige,
Quant à moi, flocons légers,
J'aime à vous voir voltiger.
Le soleil est en congé :
Comme il neige ! comme il neige !
Le soleil est en congé
(S'il n'a pas déménagé ! ...)
Chacun de s'interroger,
Tant il neige, tant il neige,
Chacun de s'interroger :
Jusqu'à quand va-t-il neiger ?
Jean-Luc Moreau
(Poèmes de la souris verte - éditions Hachette Jeunesse, 2003)

La place rouge


«  Le poète c’est un homme qui peut ne jamais savoir forger un vers
mais qui comprend le langage mystérieux des fleurs,
les signes des étoiles et la poésie troublante des rayons de lune. »
Madeleine Morize (1898)

Le flocon
Venant de Norvège
Un flocon de neige
Qui volait au vent
S’en allait rêvant.
Voyant un fille
D’allure gentille
Par le Nord giflée
Bien emmitouflée
D’un bonnet de laine
Il se dit : "Ma veine !
De la bonne aubaine
Si je profitais pour me camoufler
Et me réchauffer.
J’attendrai demain
Pour continuer tout ce long chemin."
Il n’eut pas de peine
A mettre le nez
Dessous le bonnet
Mais sa longue route
Soudain s’arrêta :
Un frêle goutte
Fut le résultat.
Ceux qui se figurent
Pouvoir ignorer
Tout de leur nature
N’ont plus qu’à pleurer.
Louis Delorme
Louis Delorme est un peintre et poète contemporain,
auteur de nombreux recueils de poésie qu'il a lui-même illustrées.
Il écrit également des romans et des pièces de théâtre.

La neige papillonne
La blanche neige papillonne
Et fleurit les branches de houx.
Elle se joue et tourbillonne
En nous frôlant tout doux, tout doux.
La blanche neige papillonne
Et, voletant sur les toits roux,
Vient mettre une coiffe mignonne
Aux vieilles maisons de chez nous.
Hermin Dubus
("Le Livre de la Joie" - Bibliothèque d'éducation, 1931)

Toute ces propositions de poèmes sont extraites du site
auquel vous pouvez accéder en cliquant sur son nom ci-dessus
Vous  y trouverez une vraie mine d'or de poèmes,
un blog qui mérite le détour pour tous ceux qui aiment la poésie.
C'est tout pour aujourd'hui,
demain est un autre jour...

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