Passez donc me voir... Je partage ma bibliothèque virtuelle. Je vous réserve ainsi des surprises à découvrir régulièrement au fil du temps... Un regard nouveau par l'entremise de photos, de musiques, de poésies, de vidéos, d'astuces et de publications variées. Un rendez-vous avec une page différente au gré de mes découvertes ou créations. Un nouvel ami pas si virtuel que cela avec lequel vous aimerez partager un moment. Bonne découverte.

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Poésies d'hiver - 2ème partie


Un brouillard épais noie
L'horizon où tournoie
Un nuage blafard,
Et le soleil s'efface,
Pâle comme la face
D'une vieille sans fard.
La haute cheminée,
Sombre et chaperonnée
D'un tourbillon fumeux,
Comme un mât de navire,
De sa pointe déchire
Le bord du ciel brumeux.
Sur un ton monotone
La bise hurle et tonne
Dans le corridor noir :
C'est l'hiver, c'est décembre,
Il faut garder la chambre
Du matin jusqu'au soir.
Les fleurs de la gelée
Sur la vitre étoilée
Courent en rameaux blancs,
Et mon chat qui grelotte,
Se ramasse en pelote
Près des tisons croulants.
Théophile Gautier
(recueil "Intérieurs" dans "Premières Poésies, Albertus,
La Comédie de la Mort, Les Intérieurs et les paysages" , 1845
Théophile Gautier (1811-1872) est un écrivain et un poète, 
également critique d'art reconnu.
Plus que ses poèmes, on connaît ses romans classiques pour la jeunesse, 
régulièrement réédités et parfois adaptés au cinéma :
le Capitaine Fracasse, Le Roman de la momie.

La dernière feuille 
Dans la forêt chauve et rouillée
Il ne reste plus au rameau
Qu'une pauvre feuille oubliée,
Rien qu'une feuille et qu'un oiseau.
Il ne reste plus en mon âme
Qu'un seul amour pour y chanter,
Mais le vent d'automne, qui brame
Ne permet pas de l'écouter ;
L'oiseau s'en va, la feuille tombe,
L'amour s'éteint, car c'est l'hiver.
Petit oiseau, viens sur ma tombe
Chanter, quand l'arbre sera vert !
Théophile Gautier ("Poésies")

La bise
Va-t'en, me dit la bise,
C'est mon tour de chanter.
Et tremblante, surprise,
N'osant pas résister,
Fort décontenancée
Devant un Quos ego,
Ma chanson est chassée
Par cette Virago.
Pluie. On me congédie
Partout, sur tous les tons.
Fin de la comédie.
Hirondelles, partons.
Grêle et vent. La ramée
Tord ses bras rabougris ;
Là-bas fuit la fumée
Blanche sur le ciel
Une pâle dorure.
Jaunit les coteaux froids.
Le trou de ma serrure
Me souffle sur les doigts.
V
ictor Hugo ("Les Chansons des rues et des bois")

Coucher de soleil sur la banquise

Pâle soleil d'hiver
(Sonnet)
Pâle soleil d'hiver, tu filtres du ciel gris
Un rayon souffreteux qui fait plus triste encore
La cité s'éveillant dans sa rumeur sonore ;
Et c'est sous ce jour faux que tu veux voir Paris.
Tu songes à ces temps où, pur de son mépris,
L'homme ignorait le spleen, ce mal qui nous dévore,
Jouissait d'un beau vers, du galbe d'une amphore,
Et vivait sans remords sous l'azur incompris.
Tu te dis, n'est-ce pas, que la Terre, ta fille,
Nourrit en ce moment une pauvre famille ?
Et qu'elle a fait son temps ? - Mais, ne sois pas si fier !
Devant l'Éternité, tu n'es qu'une fusée
Qui passe. Et tu mourras, ô vieille lampe usée,
Soleil jaune et poussif, pâle soleil d'hiver.

Jules Laforgue ("Le sanglot de la terre" - 1901)

Paysage
L'automne à Chaville est superbe ;
Le bois par place est resté vert ;
Ailleurs, tournant au vent d'hiver
Les feuilles s'abattent sur l'herbe ;
Mais les grands chênes fiers encor,
Gardent leur parure tenace,
Et, sentant que le froid menace
S'habillent de cinabre et d'or,
Qu'importe si le ciel est sombre,
Quand on a la claire forêt !
Son feuillage ardent qui paraît
Plus radieux au sein de l'ombre
Nous garde en ses rameaux vermeils,
Dans ses feuilles d'or pur baignées
Et de longs rayons imprégnées,
Le souvenir des vieux hivers.
Paul Arène

Paul Arène, ou Paul-Auguste Arène, (1843-1896)
est un poète de langue provençale et française,
contemporain et proche d'Alphonse Daudet
(il aurait participé à l'écriture des Lettres de mon moulin ).
Il préside le Félibrige de Paris en 1879
(mouvement littéraire créé par Frédéric Mistral en 1854
pour favoriser et organiser la sauvegarde et la promotion de la langue d’oc).

Bonjour monsieur l'Hiver
- Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps...
bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
- Les montagnes t'espéraient ;
Les sapins pleuraient ;
Les marmottes s'indignaient ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Mes patins s'ennuyaient ;
Mes petits skis aussi ;
On était tous inquiets ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps ...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.

Patrick Bousquet
Patrick Bousquet est un auteur contemporain de chansons,
de poésies, et de romans pour les enfants et la jeunesse.

Toute ces propositions de poèmes sont extraites du site
auquel vous pouvez accéder en cliquant sur son nom ci-dessus
Vous  y trouverez une vraie mine d'or de poèmes,
un blog qui mérite le détour pour tous ceux qui aiment la poésie.
C'est tout pour aujourd'hui,
demain est un autre jour...






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