Passez donc me voir... Je partage ma bibliothèque virtuelle. Je vous réserve ainsi des surprises à découvrir régulièrement au fil du temps... Un regard nouveau par l'entremise de photos, de musiques, de poésies, de vidéos, d'astuces et de publications variées. Un rendez-vous avec une page différente au gré de mes découvertes ou créations. Un nouvel ami pas si virtuel que cela avec lequel vous aimerez partager un moment. Bonne découverte.

Francis CABREL



Francis CABREL
nous livre comme d'autres poètes et chanteur bien avant lui,
des textes engagés, qui ne sont pas sans déranger
nos propres consciences.
Il y aborde les thématiques sociales et politiques ou religieuses.


African Tour, 
en est un bel exemple.
Un texte plein de vérité à propos de l’immigration.

Déjà nos villages s'éloignent

Quelques fantômes m'accompagnent
Y aura des déserts, des montagnes
À traverser jusqu'à l'Espagne
Et après, inch'Allah !

On a de mauvaises chaussures
L'argent cousu dans nos doublures
Les passeurs doivent nous attendre
Le peu qu'on a, ils vont le prendre
Et après

Est-ce que l'Europe est bien gardée ?
Je n'en sais rien
Est-ce que les douaniers sont armés ?
On verra bien
Si on me dit "C'est chacun chez soi"
Moi, je veux bien sauf que chez moi
Sauf que chez moi, y a rien

Pas de salon, pas de cuisine
Les enfants mâchent des racines
Tout juste un carré de poussière
Un matelas jeté par terre
Au-dessus, inch'Allah !

Vous vous imaginez peut-être
Que j'ai fait tous ces kilomètres
Tout cet espoir, tout ce courage
Pour m'arrêter contre un grillage

Est-ce que l'Europe est bien gardée ?
Je n'en sais rien
Est-ce que les douaniers vont tirer ?
On verra bien
Si on me dit "C'est chacun chez soi"
Moi, je veux bien sauf que chez moi
Sauf que chez moi, y a rien

Je n'en sais rien
On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi

La moitié d'un échafaudage
J'en demande pas davantage
Un rien, une parole, un geste
Donnez-moi tout ce qu'il vous reste
Et après

Je n'en sais rien
On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi

Déjà nos villages s'éloignent





La religion est aussi égratignée lorsqu'il s’attaque à l’Eglise catholique
dans

Les cardinaux en costume
Magyd dort dans la lumière,
Celle des phares et du périph'
Une joue contre la terre
Une main sur son canif
Qu'un homme dorme sur le bitume
Ça n'a pas l'air d'inquiéter
Les cardinaux en costume
Derrière les vitres teintées
Et Sabrina qui se cache
Et qui espère autre chose pour sa fille
Que cet argent qu'elle arrache
Des mains de ceux qui la déshabillent
Elle augmente le volume
Pour ne pas savoir qui ils sont
Des cardinaux en costume
Et des donneurs de leçons
Que vida ! Que triste !
De que pais se trata
Del mio ? no !
Del mio no se puede !
Que vida ! Que triste !

Et Mamadou qu'on transfère
A l'arrière de l'avion
Vers un endroit que la terre
Qu'il ne connaît que de nom
Lui, léger comme une plume
Malheureux comme un enfant
Les cardinaux en costume
Sur les sièges de devant

N'Guyen, la clandestine,
D'elle on n'a aucune trace
Venue coudre à la machine
Celle qui tombe, on la remplace
C'est pour du potage qui fume
C'est payé au rendement
Pour les robes et les costumes
Des cardinaux impatients
Que Vida !

N'Guyen, la clandestine,
Et Mamadou qu'on transfère
Et Sabrina qui tapine
Et ce Magyd qui dort par terre
Quand la salle se rallume
Le monde sort en silence
Les cardinaux en costume
N'étaient pas à la séance


Quatre ans après Les beaux dégâts,
Francis Cabrel tout en poésie,
nous rappelle qu'il a toujours eu des engagements. 
Il tente de comprendre pourquoi le racisme existe toujours, 
et n'accepte pas le manque d’humanité du monde en général.



Des hommes pareils
Vous, vous êtes et nous, nous sommes
Des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Mêmes cœurs entre les mêmes épaules
Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école
Si on y oublie l'essentiel ?
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes

Moi, j'ai des îles, j'ai des lacs
Moi, j'ai trois poissons dans un sac
Moi, je porte un crucifix
Moi, je prie sur un tapis
Moi, je règne et je décide
Moi, j'ai quatre sous de liquide
Moi, je dors sur des bambous
Moi, je suis docteur-marabout

Et nous sommes
Des hommes pareils

Plus ou moins loin du soleil
Blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles
Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école
S'il y manque l'essentiel ?
Semblables jusqu'au moindre atome
Vous, vous êtes et nous, nous sommes

Moi, je me teins et je me farde
Moi, mes chiens montent la garde
Moi, j'ai piégé ma maison
Moi, je vis sous des cartons
Moi, j'ai cent ans dans deux jours
Moi, j'ai jamais fait l'amour
Nous, enfants, neveux et nièces
On dort tous dans la même pièce

Quel que soit le prix qu'on se donne
On nage dans le même aquarium
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes
Où nous sommes des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Tous tendus vers l'espoir de vivre

Qu'est-ce qu'on vous apprend dans les livres
S'il y manque l'essentiel ?
S'il y manque l'essentiel ?
J'aime mieux ce monde polychrome
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes

des hommes pareils


Francis Cabrel
dans une magnifique chanson avait déjà dénoncé la détresse des immigrés dans 
Saïd et Mohamed, 
dans d'autres textes, c'était 
le racisme avec Les gitans 
la pauvreté dans Photos de voyages.

Depuis 1995, il participe à des oeuvres humanitaires comme 
les Restos du Coeur ou Sol En Si.
Francis CABREL fait bien partie des chanteurs engagés
comme d'autres l'ont été dans des générations précédentes.

C'est fini pour aujourd'hui.
Demain est un autre jour...

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