© Sabine Weiss
Née en 1924, en Suisse, elle ne se revendique d’aucun courant même si elle fut l’amie de Doisneau et même
si on rattache volontiers son travail au courant de la photographie humaniste.Des enfants, beaucoup d’enfants
car « avec eux, il y a toujours un défi », dit-elle.
L'enfant comme l'adulte est toujours ou presque le sujet de ses photographies.
Car si on entend presque les cris des enfants ou les accordéons des fêtes, on croise aussi des personnes
seules, démunies, fragilisées.
"C’est ça qui est merveilleux avec la photographie : avoir un contact".
" j’étais devenue une spécialiste dans le bébé, je savais très bien les choisir", plaisante-t-elle.
De Sabine Weiss on connait de superbes clichés qui ont été repris par Reporters sans frontières.
Ce visage a fait le tour du monde.
En couverture du livre "100 photos pour la liberté de la presse".
Ce visage a fait le tour du monde.
En couverture du livre "100 photos pour la liberté de la presse".
La misère et l'injustice la révoltent.
Elle raconte comment elle a patiemment "apprivoisé" des enfants d'un squatt parisien du boulevard
Vincent-Auriol avant d'arriver à les photographier.
Elle convient qu'elle a fait beaucoup de tout, énormément de bébés.
© Sabine Weiss
Ses clichés mêlent habilement poésie et observation sociale.
Son but est de témoigner plutôt que de créer :
« Je témoignais, je pensais qu'une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine.
J'ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l'on rencontre. »
© Sabine Weiss
"il ne s'agit pas d'aimer bien, il faut être ému.
L'amour des gens, c'est beau. C'est grave, il y a une profondeur terrible.
Il faut dépasser l'anecdote, dégager le calice, le recueillement.
Je photographie pour conserver l'éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître :
gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage.
L'appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent"
Sabine Weiss
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sur Sabine Weiss)
Biographie
Née en 1924 en Suisse, Sabine
Weiss a aimé photographier dès l'enfance. A dix-huit ans, elle réalise qu'elle
fera son métier de ce moyen d'expression privilégié. Elle fait son apprentissage
chez Boissonnas à Genève de 1942 à 1945, avant de décrocher, cette même année,
son diplôme de photographie et d'ouvrir un atelier à Genève. Installée à Paris
dès 1946, elle est l'assistante de Willy Maywald, célèbre photographe de mode,
avant de devenir photographe indépendante en 1950. En 1952, dans le bureau du
directeur de Vogue, Robert Doisneau découvre ses photos et lui propose de
rentrer à l'agence Rapho dont il fait partie. Outre son entrée chez Rapho, 1952
marque la signature d'un contrat avec Vogue, pour la mode et le reportage, qui
prend fin en 1961. Depuis elle sillonne le monde et partage son temps entre des
commandes pour la publicité et la presse (Time, Life, Newsweek, Town and
Country, Holiday, Paris-Match, etc.). Mais, ce qui importe le plus à ses yeux
c'est son travail personnel. Sans lieu ni but, il montre la vie et les gens.
Elle l'a présenté dans de nombreux musées et expositions à travers le monde. Ses
photos font partie de collections prestigieuses (MOMA, Metropolitan Museum of
Art, musée de l'Elysée à Lausanne, centre Georges-Pompidou, Maison européenne de
la photographie, Kunsthaus Zurich, etc.). Auteur de nombreux ouvrages, elle
offre de découvrir dans cette monographie, 200 de ses photographies les plus
fortes.
© Sabine Weiss - Visage d'enfant, Tolède, Espagne
J'adore les mômes ! Les enfants, c'est un vrai défi de les attraper, de réussir à ce qu'ils restent naturels.
En Espagne, en 1954, j'avais photographié une bande d'enfants jouant au cheval dans la rue,
que je ne peux pas m'empêcher de rapprocher d'une photo que j'ai faite récemment, cet été, à Bali :
des gamins jouaient dans la boue, ils rigolaient, faisaient les fous, et ils ont continué de plus belle quand ils
m'ont vue approcher avec mon pantalon blanc...
Comment cinquante-cinq ans plus tôt, j'ai voulu saisir la joie de ces enfants qui n'ont rien, mais qui savent